mardi 17 novembre 2009

Jardin de l'enfance

Rien n'est plus doux aussi que de s'en revenir
Comme après de longs ans d'absence,
Que de s'en revenir
Par le chemin du souvenir
Fleuri de lys d'innocence
Au jardin de l'enfance...

Nelligan, première strophe de "Le jardin d'antan"

***
J'aime bien Nelligan mais pas toujours. C'est pourquoi, souvent, je le "prend strophe par strophe". Comme ça, je l'interprête comme je le veux. Nelligan était très noir dans sa tête.

Ce soir, dans ma tête, le bout de ce poême que j'ai mis ici représente "chez nous".

8 commentaires:

. a dit…

Avec la douceur de cette strophe on a un peu de mal à imaginer que Nelligan était noir dans sa tête
Je crois que je ferai comme toi choisir la strophe qui a la résonnance qui me plaît

Quel plaisir de savourer ces quelques lignes choisies oar toi

La petite fille que j'ai été prend souvent ma main pour m'accompagner sur le chemin qui mène au jardin de l'enfance ..
parfois elle me reproche d'avoir oublié quelques uns de ses rêves

Bonne Journée Gérard Day

Claire a dit…

Très joli et touchant...
On est encore dans l'atmosphère feutrée et émouvante des souvenirs, de la nostalgie, des petits bonheurs.


A propos de Nelligan:
Mon père m'a raconté l'avoir rencontré lors d'une visite scolaire (!) à St-Jean-de-Dieu dans les années '30. Il avait discuté gentiment et avec beaucoup de générosité avec les élèves. Mon père en avait gardé un souvenir très fort.

Bizarre...une visite scolaire,comme au zoo...
J'ai eu la même impression en voyant le géant Beaupré à l'université, dans sa cage.

Bonne et belle journée "chez vous"...

Gérard Day a dit…

Nelligan fait partie des gens qui m'impressionnent. Ses écrits sont tellement teintés du joug du clergé et de l'éducation stricte de ces années. En fait, Nelligan m'a toujours marqué de cet obscurantisme et aussi, naturellement, du fait de son "emprisonnement" psychiatrique.

Oui, ça devait être quelqu'un de marquant, comme ses écrits le sont restés. Même si ses écrits sont marqués de cet hermétisme personnel, j'aime y replonger à l'occasion et y découvrir les poèmes les moins connus...

Zoreilles a dit…

Au pays des écorchés vifs, Nelligan devait être roi...

Pour être si touchant et si profond, il devait être aussi extrêmement vulnérable. Pauvre Nelligan.

Strophe par strophe, comme vous nous le présentez dans cet extrait, il se donne sans compter et nous amène aussi loin qu'on veut aller.

Merci.

micheline a dit…

Souvent le génie côtoie de très près la folie

mais cet extrait choisi.. me renvoie à la nostalgie de Du bellay
"Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?"

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Quelle belle strophe tu as choisie, Gérard et comme ce doit être beau chez toi!

@ Claire : je ne savais pas que ton papa avait rencontré Nelligan... Cependant, je me souviens qu'il était une vraie mine de renseignements! Wow...

@ Lyse : le dernier paragraphe de ton commentaire m'a remué le coeur... Que de douceur, de nostalgie et de tendresse dans tes paroles!

Dominique- L a dit…

Sachant que j'aimais la poésie, un ami m'a offert le livre de poésie d'Émile Nelligan. « La fuite de l'enfance » est également très touchant. J'aime beaucoup «Ma mère » Un superbe texte.


Ma mère

Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D'une voix au son d'or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère !

A l'autel de ses pieds je l'honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.


Merci Gérard.

Dominique- L a dit…

Sachant que j'aimais la poésie, un ami m'a offert le livre de poésie d'Émile Nelligan. « La fuite de l'enfance » est également très touchant. J'aime beaucoup «Ma mère » Un superbe texte.


Ma mère

Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D'une voix au son d'or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère !

A l'autel de ses pieds je l'honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.


Merci Gérard.